dimanche 18 mars 2012

Un résumé de mon voyage en Inde : mes impressions

Le dépaysement

Pondichery
Il y a du bruit, des klaxons, des mobylettes, de la poussière, des animaux qui mangent les détritus au milieu des décharges sur les bords de route, des gens partout, des enfants qui travaillent dans les rues, des indiens souriants au regard sympathique, des gargotes sales ou l'on fait frire des parathas ou des samosas pimentés, des statues kitsch et colorées dans les champs ou à l'entrée des villages, des montagnes de plastique, des temples fascinants, des mendiants, des chiens errants couverts de gale, des bus avec la musique à fond pleins à craquer, des vendeurs de thé masala ou de café au lait à chaque coin de rue, des hommes qui crachent et qui toussent à force de trop chiquer, les odeurs des fleurs que les femmes accrochent à leurs cheveux, le bruissement des saris, la chaleur moite et la transpiration dès 7h du matin... quel choc d'arriver en Inde après un long voyage ! Il y a un décalage horaire de 4h30 entre l'Inde et l'Espagne et la différence de climat se note dès la sortie de l'avion... il fait chaud et humide.

Les moyens de transports

Un drôle d'engin à Kulapalayam
On voit toutes sortes d'engins motorisés et non motorisés en Inde mais les gens se déplacent majoritairement en deux roues et en bus. D'après Satish, en Inde du Nord, avec une mobylette comme celle que j'ai louée à Auroville, tout le monde se moquerait de moi ! Là bas ils roulent surtout en moto et en scooter. L'Inde du sud étant beaucoup plus pauvre et plus rurale que l'Inde du nord, les vieilles mobylettes sont légion et c'est même un moyen de transport familial (je vous montrerai comment on peut monter à quatre sur une moto). Port du casque bien sûr inexistant, tout comme la ceinture de sécurité dans les taxis (c'est la honte de mettre sa ceinture).

Vélos, motos, mobylette, rickshaw, taxi

Le bus est un mode de transport très populaire et très économique (environ 50 roupies pour 100 kilomètres). En revanche niveau confort c'est assez sommaire :) Pas de fenêtres (ce qui est plutôt agréable vu la chaleur) et sièges très étroits où l'on se tasse les uns contre les autres. Les bus filent à vive allure sur la route (60 km/heure) et se croisent à grand coup de klaxon, n'hésitant pas à mordre sévèrement le bas côté. J'ai eu quelques bonnes frayeurs mais aussi de bons fous rires :) Ça a été mon mode de transport préféré durant mon séjour.

Dans le bus pour Tiruvannamalai

Le style de conduite indien est, comment dire, assez fun, pour ne pas dire totalement freestyle. Le guide Lonely Planet indique qu'il est facile de louer une mobylette ou un scooter pour aller à Pondichery depuis Auroville (12 kilomètres) mais je ne le conseillerai pas, c'est carrément suicidaire pour un non-motard. J'en ai vu revenir de Pondichery à mobylette avec des têtes totalement épouvantées : les pauvres.

Sur la route, le klaxon sert à peu près pour toutes les situations : pour doubler, pour se croiser, pour prévenir un piéton de votre présence derrière lui. En deux-roues ou à pied, il y a quelques règles de base à respecter pour rester en vie : serrer à gauche lorsque quelqu'un klaxonne derrière soi et redoubler de vigilance en période de pointe. La conduite indienne est une sorte de slalom permanent entre les piétons, les vaches, les chiens errants, les voitures, les camions et les bus. Attention aux dos d'ânes indiens qui surprennent vraiment la première fois. :)

Un autre mode de déplacement très populaire est le rickshaw. Au début de mon séjour, je voulais absolument le prendre ! En fait, le rickshaw est très peu cher pour les indiens mais les prix sont généralement multipliés par 10 voire 20 pour les touristes et il est très difficile de négocier. Dans le bus ou dans le taxi, les prix sont fixes.

Le logement

Bharat Guest house à Mahabalipuram
Il est aussi facile de se loger que de se déplacer en Inde. J'ai dormi la plupart du temps dans des guest house au confort acceptable, entre 300 et 1000 roupies la nuit. En dessous de 200 roupies par nuit, j'imagine une chambre sans ventilateur avec un matelas dont la saleté laisse à désirer et des sanitaires communs qui fleurent bon les égouts. Entre 300 et 500 roupies, on dort généralement bien, dans une chambre sommaire mais relativement propre. A 1000 roupies la nuit (15 euros), on peut avoir une chambre qui ressemble au confort occidental, avec des sanitaires propres et de l'eau chaude ! On peut se loger pour beaucoup mieux dans des hôtels très chics et des villas, moyennant un tarif compris entre 1700 et 4000 roupies la nuit (je n'ai pas testé : hors budget !).

Durant mon séjour, on a eu une seule mauvaise chambre à Pondichéry où les tarifs des guest house sont relativement plus élevés qu'ailleurs par rapport au confort. Pour 600 roupies la nuit, je ne conseille absolument pas l'ashram Sri Krishna, qui n'a d'un ashram que le nom (le Lonely Planet indique que les ashrams sont très bien pour dormir car ils ne sont pas chers, toujours propres et bien tenus). Les hôtels indiens ne fournissent pas de drap du dessus et rarement une moustiquaire : c'est donc quelque chose à ne pas oublier si on ne veut pas se faire dévorer par les moustiques.

Le commerce

Boutiques touristiques à Mahabalipuram
Dans les endroits touristiques, on voit beaucoup de boutiques bien achalandées proposant des vêtements colorés façon hippie, de mauvaise qualité (portés uniquement par nous les occidentaux), des bijoux en argent dont on ne connait pas la provenance, des fausses pashminas, des sacs et des tapis en patchwork ainsi que de nombreuses babioles pour touristes. Ces boutiques sont tenues par des indiens du nord qui sont venus faire des affaires dans le sud. Les pantalons et tuniques sont vendus entre 200 et 400 roupies, les bijoux à partir de 500 roupies. A 400 roupies, vous avez une écharpe en coton/viscose, à 1000/1500 roupies une pashmina 100% laine ou 80% laine / 20% soie et à 2000 roupies ou plus vous avez une écharpe « garantie » 100% pashmina. On peut marchander le prix, mais souvent les commercants ne baissent pas leurs tarifs. Je ne sais pas si c'est réellement dans la pratique de marchander. Je suis contente d'avoir résisté à la tentation d'acheter toutes sortes de choses car les deux pantalons que je me suis acheté n'ont pas résisté aux lavages, le coton était de très mauvaise qualité.

Je suis entrée dans des magasins de vêtements traditionnels qui n'ont rien à voir avec ces boutiques. Ils vendent exclusivement des saris (en coton ou soie ou mélange), des tuniques indiennes (le nom est kurta pyjama ?) et pour les hommes, des pantalons et des chemises. Les vêtements sont pliés et gardés sous plastique sur de grandes étagères. Sur demande, le vendeur ou la vendeuse déballe tout...mais il y a une telle profusion de couleurs et de tissus qu'il est quasiment impossible de faire son choix. Attention, dans les magasins indiens, les vêtements ne s'essayent pas. Si le vêtement est trop grand, il faut aller chez un tailleur pour le faire ajuster à sa taille.

Concernant le marchandage : les rickshaws essayent souvent de faire payer le même tarif que le taxi ou bien mentent carrément sur la distance (4km au lieu d'1,5 km). La négociation est très difficile et doit toujours se faire avant de monter dans le véhicule, mais la plupart du temps, il est impossible de négocier le tarif (j'ai visité Pondichery une bonne partie à pied).

Goubert market
Autre point : je n'ai pas vu de supermarchés dans les villes, mis à part quelques épiceries aux alentours d'Auroville et un supermarché pour français à Pondichéry, le Nilgiri. Par contre ou trouve partout de petites échoppes qui vendent de tout : des casseroles, des bonbons, des cigarettes, quelques légumes, des samosas, des épices, des biscuits au détail.

A Pondichéry, les indiens font leurs courses au marché qui a lieu tous les jours, le matin comme l'après midi. Le Goubert market comprend un marché aux poissons, un marché de fruits et légumes et un marché couvert avec de très nombreuses échoppes.

Spiritualité et tourisme

Jesus lived in India
Il semble y avoir un grand commerce de la spiritualité en Inde. De nombreuses boutiques proposent un éventail de produits et de services qui vont du massage ayurvédique aux livres sur le développement personnel, en passant par une foule innombrable d'objets mystiques (statuettes de Siva, colliers de prière...). On voit dans ces boutiques beaucoup de livres d'Osho, maitre spirituel critiqué par les puristes. Beaucoup de touristes occidentaux viennent découvrir l'inde à travers une démarche spirituelle. Il est normal donc que ce type de commerce aie lieu. On voit un certain décalage entre la spiritualité hindoue et la spiritualité occidentale basée sur le développement personnel. Auroville est mal vu par les pondicheriens mais pas spécifiquement pour ces raisons, plutôt par rapport au tourisme occidental et à l'argent que génère cette manne. D'autre part, Auroville bénéficie de subventions et fait donc des jaloux. 

L'Inde du Sud est très religieuse, cependant, je connais très peu l'hindouisme. J'ai pu constater à quel point la religion faisait partie du mode de vie indien en visitant les temples d'Arunachaleswar ou de Nataraja au petit matin (remplis de monde), ou bien en entrant dans une boutique enfumée par l'encens et le ghee qui brûle, juste après une prière. Dans chaque bus et chaque taxi, il y a un cadre ou une statuette représentant une divinité, le plus souvent Siva, le dieu destructeur de ce monde. Dans les temples, de nombreux indiens se pressent tous les matins pour effectuer leur routine selon un rituel inchangé depuis plusieurs siècles. Les temples indiens sont fascinants et donnent l'impression qu'un mouvement perpétuel circule à l'intérieur.

Ghee qui brûle devant l'entrée du temple de Tiruvannamalai





L'habillement

En Inde du sud, les femmes portent des saris ou bien des tuniques colorées avec un pantalon large et une écharpe. Les hommes portent le pantalon et la chemise. Les saris sont magnifiques et leur beauté reflète le niveau social de la personne qui les porte.

Etudiantes
Les écoliers et les écolières portent des uniformes et les petites filles ont les cheveux tressées soigneusement, avec de jolies fleurs. Souvent, seules les chaussures ou le sac à dos (de marque) trahissent le niveau social des petits écoliers.

Les animaux

Un pauvre chien galeux
Les animaux vivent dans la rue en Inde. On voit un nombre impressionnant de chiens errants qui sont complètement pelés par la gale. Les vaches sont libres et se nourrissent souvent des détritus ou d'herbe dans la journée, puis sont nourris et abreuvés par leur propriétaire le soir. Dans les campagnes, les vaches sont grasses et broutent de la bonne herbe sur les bas côtés de la route. Dans les villes, elles sont maigres et les veaux fouinent dans les déchets plastiques pour trouver à manger. A Tiruvanamalai et dans la campagne entre Chidambaram et Pichavaram, j'ai vu quelques porcs noirs dans les rues. Pondichéry est une ville chic et très propre comparée à Tiruvanamalai ou Chidambaram. Il y a beaucoup moins de déchets sur les côtés (il y a des trottoirs) et les vaches ou plus souvent bufflonnes semblent bien se porter.

Il y a aussi beaucoup de singes à Tiruvannamalai et à Gingee, à l'entrée des villes et des villages et dans la campagne. Ils sont un peu agressifs et il vaut mieux ne pas trop les approcher (risque de griffures ou de vols).

La nourriture

J'adore la cuisine indienne. Les idlis et les dosas sont mes grands coups de coeur de ce voyage. Les idlis sont des gâteaux de riz et d'urad dal, une sorte de lentille indienne. Cuits à la vapeur, ils se mangent au petit déjeuner avec deux sauces : une purée de noix de coco épicée et un bouillon de légumes pimenté appelé sambar.

Les idlis avec le sambar et la sauce à la noix de coco

Les idlis servis sur une feuille de bananier


Thali d'Inde du Sud

La cuisine du sud de l'Inde est pimentée et très simple. Le plat de base comprend du riz blanc, un pappadum, un chapati ou un paratha (chapati frit), un ou deux légumes cuits avec des épices, un bouillon de légumes type sambar et du yaourt. Le midi, on mange tout ça sous la forme d'un thali qui est le nom de l'assortiment de plats. En Inde du Nord, le thali est servi sur un plateau avec autant de petits bols qu'il y a de mets. En Inde du sud, le thali est servi plus traditionnellement sur une assiette ronde couverte d'une feuille de bananier ou simplement une feuille de bananier rincée à l'eau. On mange sans fourchette, avec la main droite, la main gauche étant cachée sous la table. L'Inde du sud consomme beaucoup de riz tandis que l'Inde du nord consomme surtout du blé, complet pour les chapatis ou blanc pour les naan. 

Chapati, yaourt et légumes
La nourriture d'Inde du sud est majoritairement végétarienne et peut sembler rébarbative d'un point de vue alimentaire. La plupart des restaurants qui ne sont pas végétariens servent de la cuisine d'Inde du nord. Dans ce cas, on trouve des plats à base de poulet ou de mouton, cuits dans des sauces au beurre riches et parfumées.
Fabrication des parathas, petits pains tressés puis aplatis et frits au ghee

La cuisine d'Inde du nord est plus douce que celle d'Inde du sud et utilise beaucoup moins de piment. Lorsque l'on commande des plats d'Inde du Nord dans un restaurant d'Inde du Sud, les plats qui sortent sont souvent à la limite du mangeable tellement ils sont pimentés : c'est de bonne guerre :)

thé au lait
Le lait est omniprésent dans la cuisine indienne d'Inde du nord comme du sud. Le thé ou le café se boit toujours accompagné de lait cru bouilli (moitié thé/moitié lait) et le yaourt fait partie intégrante du repas indien. De nombreux plats intègrent du paneer, un fromage indien que l'on coupe en cubes et que l'on mange chaud dans une sauce aux légumes.









dimanche 11 mars 2012

Pondichery



Le pensionnat de jeunes filles


Rue du quartier français




Eglise de l'Immaculée conception



Le marché aux poissons


Dans le quartier musulman : un père et sa fille



Bharati Park


Le quartier musulman


Pensionnat de jeunes filles


Publicité dans un magasin de saris et tissus



Une rue du quartier musulman


L'éléphant au temple Sri Mankula Vinayagar, dédié à Ganesh

Spectacle de danse



jeudi 8 mars 2012

Mahabalipuram


Les five Rathas


Petite fille dans les bras de sa mère sur le chemin pour aller à la plage.

Mahabalipuram est un village de sculpteurs : ici un sculpteur au travail !


Le Shore Temple qui date du 7e siècle, taillé directement dans la roche


Un iguane



 Petite fille indienne et ses deux frères. Le site archéologique est apparemment un endroit ou les indiens aiment venir pique-niquer.


La cuisine de rue : on trouve partout des petites échoppes qui vendent des beignets, des samosas ou des légumes frits.


Enfants sur la plage


Deux femmes indiennes. Sur la plage et dans le village, il y a une grande communauté de manouches indiens.


Le jour de notre venue, il y a une sorte de festival et beaucoup de monde à la plage. Les adolescents se baignent et les adultes restent debout et regardent la mer.


La boule de beurre de Krishna. Ce caillou s'appelle ainsi car Krishna était très gourmand et aimait beaucoup le beurre.



La plage au lever du jour (au fond on voit le Shore temple)

Une famille d'indiens se lave à la plage


Le quartier touristique de Mahabalipuram : restaurants, boutiques...